Je suis tombé sur un tweet de Mr Douglas Dean Johnson. Il vient tout juste d’obtenir par FOIA la procédure diffusé aux forces armées concernant la collecte des rapport UAP. Je dirai que c’est plus qu’une procédure c’est un ordre, en effet dans la forme il s’agit typiquement d’un ordre militaire avec les rubriques bien connues SITUATION, MISSION, EXÉCUTION… J’ai repris in extenso le texte du tweet, il y aura ensuite le document qui a été transmit à Mr Johnson avec des traductions et une analyse de ma part des éléments intéressants en plus de l’analyse de Mr Johnson.
Ce document est très clair. Il démontre que les chefs savent les types d’informations recherchées et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils sont précis. Notamment sur les performances… Bonne lecture.
Le 19 mai 2023, l’état-major interarmées (J3, Opérations ; J36 Division de défense intérieure) des chefs d’état-major interarmées a diffusé à tous les commandements militaires unifiés du monde un ensemble de procédures uniformes à suivre pour recueillir des données et rendre compte des rencontres militaires contemporaines avec Phénomènes anormaux non identifiés (UAP), en utilisant un modèle de rapport standard détaillé.
J’ai maintenant obtenu une copie de ce message du Pentagone. Je crois que son contenu détaillé est rendu public ici pour la première fois (si le message GENADMIN a déjà été publié, cette publication n’a pas été portée à mon attention).
Le message a été désigné comme « GENADMIN Joint Staff J3 Washington DC 191452ZMAY23 Signalement de phénomènes anormaux non identifiés et disposition du matériel ». Elles ont été diffusées sous le nom d’« Informations contrôlées non classifiées » ou « CUI ».
Le journaliste @BrandiVincent_ a évoqué au passage l’existence de ce message dans un article de DefenseScoop daté du 30 août 2023 (« Hicks supervise directement le bureau UAP du Pentagone ; un nouveau site de reporting va être lancé »). J’ai rapidement demandé à Susan Gough, attachée de presse du Pentagone, de m’en remettre une copie, mais Gough a répondu : « Je ne peux pas vous fournir une copie du message, car il contient des informations qui ne peuvent pas être divulguées publiquement. »
Le 31 août 2023, j’ai déposé une demande FOIA pour le message GENADMIN. La Division de la liberté d’information du ministère de la Défense m’a maintenant transmis le document de 9 pages (lettre de réponse datée du 15 mars 2024, que j’ai reçue le 18 mars), avec seulement des expurgations minimes. Après avoir rédigé mes informations personnelles, je rends maintenant la version complète de la FOIA disponible sur le lien ci-dessous. (L’image montre simplement la première page du document ; cliquez sur le lien pour télécharger le PDF complet.)
PREMIÈRES OBSERVATIONS
Parmi les aspects remarquables que je vois dans la communication de l’état-major interarmées de mai 2023 :
— Un paragraphe d’introduction déclare : « Le gouvernement américain a observé des PAN sur ou à proximité du territoire et/ou des zones d’opération des États-Unis, de ses alliés et de ses adversaires, et observer, identifier et potentiellement atténuer les PAN est devenu une priorité. priorité croissante pour les décideurs politiques, les législateurs et les combattants américains. La présence potentiellement omniprésente de l’UAP définit les implications de ces anomalies sur la sécurité nationale, qui vont des dangers et menaces opérationnels à la surprise technologique et du renseignement en passant par les erreurs de calcul stratégiques des adversaires. Il est impératif que le DoD fournisse Incident, incursion et engagement UAP… rapports, données et matériel pour la détection et l’atténuation par le Département des menaces potentielles ; l’exploitation des technologies avancées ; et l’information des décisions des décideurs politiques et des combattants. »
–Les rapports sur les incidents UAP doivent être transmis dans un délai supérieur à 96 heures, mais tout « rapport d’engagement UAP » dans un délai de 12 heures. Un « engagement UAP est une réponse cinétique ou non cinétique à un UAP, destinée à nier, perturber ou détruire le phénomène et/ou son ou ses objets. »
— Le lien ultime de la collecte et de l’analyse de ces rapports est le Bureau de résolution des anomalies dans tous les domaines (AARO).
— Les procédures de signalement dans le message de l’état-major interarmées s’appliquent uniquement aux détections ou aux rencontres « qui démontrent des comportements difficilement compris par les capteurs ou les observateurs… [qui] incluent, sans toutefois s’y limiter, des phénomènes qui démontrent des capacités apparentes ou du matériel qui dépassent les performances connues. enveloppes. » Les procédures de rapport UAP décrites dans cette directive ne s’appliquent PAS aux « incidents, incursions et engagements par des phénomènes identifiables et non anormaux (par exemple, les sUAS et autres capacités ou matériaux qui ne dépassent pas les enveloppes de performances connues ou prévues) ; » de tels incidents « continueront à être signalés par le biais de processus et de mécanismes établis ».
— La matrice de reporting recherche 11 catégories d’informations – parmi lesquelles, toutes les « caractéristiques/comportements anormaux affichés par l’UAP (par exemple, aucune surface de contrôle apparente, accélération/changement de direction extrême, détection par certains capteurs mais pas d’autres) » et tout « Effets UAP sur l’équipement (par exemple, commandes mécaniques, électriques et systèmes d’armes et s’ils sont persistants ou transitoires »).
— AARO coordonnera le traitement de tous les « objets et matériels d’incidents, d’intrusions et d’engagements » de l’UAP, mais « la récupération et le transfert d’objets identifiables et non anormaux d’origine étrangère… continuent d’être gérés par le FMP du DoD [ Programme des matières étrangères]. »
— Les commandements militaires doivent « permettre le déploiement de capteurs spéciaux dans la zone de responsabilité [zone de responsabilité] pour la détection, l’observation et l’identification dans les zones sensibles, ainsi que lors des tests ou du déploiement de capacités spéciales ».
CONTEXTE SUPPLÉMENTAIRE
Sur son site Web, l’AARO appelle le système de reporting militaire défini dans le GENADMIN de mai 2023 « Current Operational UAP Reporting ». Lors d’un briefing destiné à des journalistes sélectionnés le 6 mars 2024, le directeur par intérim de l’AARO, Tim Phillips, a déclaré que l’AARO recevait « environ… entre 90 et 100-110 par mois » via ces canaux.
Phillips a également déclaré aux journalistes : « Nous essayons de mettre au point le commandement et le contrôle, les mécanismes permettant à d’autres entités gouvernementales de nous signaler les incidents UAP. Nous avons reçu un certain nombre de rapports du ministère de la Sécurité intérieure et de leurs rapports sur les avions. à nous que nous suivons. »
En ce qui concerne les pilotes civils, le site Web de l’AARO indique que « l’AARO reçoit des rapports de pilote liés à l’UAP (PIREP) de la Federal Aviation Administration ».
Le système de reporting UAP pour les événements UAP contemporains associés à l’armée, tel qu’énoncé dans le message de l’état-major interarmées de mai 2023, est séparé et distinct du système de « reporting sécurisé » de l’AARO pour recevoir des rapports « d’employés actuels ou anciens du gouvernement américain, de militaires, ou du personnel contractuel ayant une connaissance directe des programmes ou des activités du gouvernement américain liés à l’UAP remontant à 1945 », qui est accessible via un portail sur le site Web de l’AARO.
L’AARO n’utilise pas encore de système pour recevoir les rapports d’observation des PAN du grand public.
Voici maintenant l’ordre :
Sur cette page d’introduction il s’agit des références utilisées pour écrire cet ordre. Les références sont importantes car c’est elles qui cadrent ce qui sera demandé dans cet ordre. Cela signifie que la demande d’une procédure de rapport émane des hautes sphères. La ref B du sous secrétaire à la défense parle clairement de l’AARO et l’introduit ainsi comme l’élément clé de collecte de ces rapport.
Vous noterez également les références qui parlent de procédures déjà existante de collectes d’informations sur les UAS, les récupérations de matériels étrangers ou encore qu’il existe des documents faisant référence aux programmes très sensibles et donc la conduite à tenir concernant ces programmes spéciaux. Par déduction la ref E doit aborder les limites dans lesquelles doivent s’inscrire les pes test de recherche et développements mais également la conduite à tenir en cas d’observation ou d’incidents de ces programmes spéciaux.
Ainsi quand certains souhaitent expliquer des cas comme le Nimitz par des tests de projets spéciaux grandeur nature sur des flottes de l’USN, ils oublient que tout est cadrer et cela à tous les niveaux. On ne peut faire n’importe quoi n’importe où, n’importe comment.
La situation est ici très clairement défini. Elle dénote que les chefs ont bien pris en compte nombres d’incidents et une situation. Ensuite c’est la mission qui est clairement définie. Le §2.B ici est très intéressant, il y est stipulé que le pax qui détecte doit être sure que ce qu’il voit dépasse les performances connues.
On peut noter dans l’exécution que tout le monde est concerné et in fine devra faire effort de partage. Puis la chose intéressante arrive, à savoir la définition de l’UAP
Le § 3.B est juste ultra précis sur ce que l’on attend de ce que sera un UAP, je vais traduire ce paragraphe ci dessous :
3.0. (U) DÉFINITIONS
3.8.1. (U) LES PHÉNOMÈNES ANORMAL NON IDENTIFIÉS (UAP) sont des sources
de détections anormales dans un ou plusieurs secteurs (c’est-à-dire aéroportés, spatiaux,
spatiaux et/ou en mouvement) qui ne sont pas encore attribuables à des secteurs connus et
qui déterminent des comportements non bien compris par les capteurs ou observateurs.
Les « détections anormales » ne sont pas exclusives aux phénomènes qui révèlent
des capacités ou du matériel dépassant les performances connues. Un PAN peut être
constitué d’un objet inconnu non identifié et peut persister sur un périmètre étendu de temps.
D.8.1.A. (U) SPACEBORNE UAP a eu des détections d’anomalies au-dessus de la ligne
Karman (1.0., 106% au-dessus du niveau 508 de la Terre).
3.0.1.8. (U) AIRBORNE UAP a
été à l’origine de détections entre le niveau moyen de la mer et le niveau de l’eau
B.0.1.C. (U) SEABORNE UAP étaient des sources de détections anormales au niveau
moyen de la mer ou en dessous.
3.0.1.0. (U) TRANSMÆDIUM LAP sont des sources de détections anonymes qui transitent
par plus d’un domaine.
3.8.2. (u) les objets uap sont des artefacts corporels de phénomènes anormaux non
identifiés. L’uap peut contenir un ou plusieurs objets uap (par exemple, un engin aéroporté
présentant des capacités anormales apparentes). Les matériaux uap sont des morceaux, dans
un trou ou en partie, d’objets uap (par exemple, des débris).
3.8.3. (u) les données uap sont tout enregistrement de la détection, de l’observation, de
l’identification, des effets (sur les personnes ou l’équipement), de l’action et de l’exploitation
matérielle. Les données uap comprennent, sans s’y limiter, les notes et rapports des
observateurs, des débriefeurs et des enquêteurs ; photographies fixes et vidéos animées :
enregistrements audio ; et des enregistrements de plates-formes et d’instruments à
capteurs.
3.8.4.A. (U) À UAP INCIDENT est tout événement où l’UAP est détecté par des
personnes ou des capteurs.
3.8.4.8. (U) Une INCURSION UAP désigne tout incident UAP
dans, sur ou à proximité d’installations militaires américaines, de zones d’opérations, de
zones d’entraînement, d’espace aérien spécial (SUA), d’opérations de proximité et/ou
d’autres zones d’intérêt. D’autres domaines d’intérêt incluent, sans toutefois être
mentionnés, les infrastructures critiques américaines et les actions de défense nationale des
coalitions militaires et de renseignement alliées (par exemple, FIVE EYE).
3.8.4.C. (U) ÀUAP ENGAGEMENT est une réponse cinétique ou non kinétique à un UAP, destinée à nier,
perturber ou détruire le phénomène et/ou son(ses) objet(s).
3.8.5. (U) Une INTERROGATION UAP est l’obtention de l’emplacement, des
caractéristiques, des caractéristiques et/ou de l’intention de l’UAP à l’aide de capacités de
détection passives et/ou actives, y compris mais non limitées à l’électro ? optique/imagerie,
infrarouge/thermique, radiofréquence/radar, lumière/laser/lider/ladar, électromagnétique,
gravitationnel et radiospectif.
3.8.6. (U) L’ATTRIBUTION UAP est la source naturelle ou artificielle évaluée du
phénomène et comprend les événements solaires, occidentaux et de marée ; Activités
gouvernementales, scientifiques, industrielles et privées des États-Unis ; et les activités
gouvernementales, scientifiques, industrielles et privées étrangères (alliées ou adversaires).
3.6.7. (U) Un DANGER UAP est un risque pour la sécurité des personnes, du matériel ou
des informations (par exemple, suite à une collision) par un UAP qui ne démontre pas
d’intention hostile.
3.6.8. (U) Une MENACE UAP est un risque pour la protection des forces et/ou la sécurité
nationale des personnes, du matériel ou des informations par le WAP qui démontre une
intention hostile.
3.0.9. (U) Une RÉACTION UAP est la réponse apparente de l’UAP aux stiauli, y compris,
mais sans lien avec la détection, l’observation, l’interrogation et/ou l’engagement de l’UAP.
3.60.10. (U) DATE(S) DE DÉTECTION 45 la période pendant laquelle l’UAP a été détecté
par des personnes et/ou des capteurs.
3.8.11. (U) DATE D’ACQUISITION est la date à laquelle les données et/ou le matériel UAP
ont été mis à la disposition de l’élément de reporting. Lorsque l’élément de reporting détecte
lui-même l’UAP, alors la date de détection correspond à la date d’acquisition.
Voilà ici une définition on ne peut plus claire de ce qu’est un UAP et des actions que l’on attend de lui pour déterminer que c’est bien un « objet » anormal…
je vous laisse lire le reste. On voit bien ici que le sujet est réellement traité avec sérieux mais surtout que vous avez ici UN ORDRE qui doit être applicable dès sa diffusion. Cela correspond bien à ce que dit l’AARO sur le fait qu’il reçoit maintenant l’ensemble des rapport.